Hélène Coucoureux
Identifiez vos challengers pour avancer

Vous est-il arrivé de vous préparer à atteindre un objectif après en avoir mesuré les contours, la faisabilité, etc. et pourtant le moment venu malgré votre envie de passer à l'action et d'avancer, vous reportez ?
En transformant un projet en réalité, nous nous confrontons à un environnement plus ou moins propice à le recevoir, mais aussi nous nous confrontons à nous-mêmes. Nous devenons alors notre principal challenger.
Plutôt que de barrières, je préfère parler de challengers internes. Les identifier est une étape importante pour arriver à les dépasser, développer la connaissance de soi, faire des choix plus éclairés, évoluer sereinement.
Challenger 1 : la paresse
Des quatre challengers, la paresse est certainement celui qui suscite le moins de compréhension de l’opinion générale. Ne pas faire par paresse est perçu comme difficilement acceptable. Mais d’abord, qu’est-ce que la paresse ? S’il est vital de s’accorder des moments de pause, où est la limite entre paresse et besoin de temps pour soi, et qui peut la déterminer ? Ensuite, lorsque nous décrétons que nous sommes freinés dans notre avancement par la paresse, nous pouvons alors, nous interroger sur ce qu’elle signifie et ce qui cause cette paresse ?
Est-ce une caractéristique propre des personnes, paresseuses ou non ? Ou ne serait-ce pas plutôt un manque de motivation (perte de sens), un manque d’entraînement au passage à l’action, ou une hésitation sur la « bonne » marche à suivre ?
Challenger 2 : la fatigue
Physique ou psychologique, la fatigue est le symptôme d’un besoin de réajustement. Elle est souvent la conséquence d’une usure liée à la répétition ou à une forte intensité d’actions consommatrices d’énergie. Attention, toutes les fatigues ne sont pas « mauvaises »! Il faut distinguer la « bonne » fatigue, celle qui fait naître un sentiment de bien-être, de fierté ou de satisfaction du travail accompli, de la « mauvaise » fatigue, celle qui nous vide liée au sentiment de perte de temps, d’ennui, de trop-plein ou de frustration. Face à ce second type de fatigue, différentes questions s’offrent à nous dont celle-ci : est-ce un problème d’organisation ou un problème de sens ?
Challenger 3 : la peur
La peur est une émotion naturelle qui a une intention d’être bienveillante pour nous : notre protection, notre survie. Elle nous fournit des informations importantes, sur nous-mêmes et notre rapport à notre environnement, pour nous permettre d’évaluer les risques. Le piège serait de nous priver de ces informations en nous coupant de nos émotions. Si nous ne voulons pas qu’elles prennent le dessus au point de nous empêcher d’avancer, la meilleure option qui s’offre à nous est d’accueillir et d’interroger ces peurs. De quoi avons-nous peur ? Quelles sont les peurs vraiment utiles ? Contre quels risques nous mettent-elles en garde (faire une liste) ? Parmi ces risques, lesquels peuvent être « maîtrisés ou réduits » ? Comment peuvent-ils l’être ? Et enfin, quels sont ceux sur lesquels nous ne pouvons agir et qui doivent-être acceptés tels qu’ils sont ?
Challenger 4 : Les croyances
Avoir une vision purement objective du monde est impossible pour un être humain, il faudrait qu'il soit capable de tout percevoir, de tout savoir, mais une vie ou dix n'y suffirait pas. Nous faisons donc en permanence des choix dans les informations que nous récoltons pour simplifier le traitement de celles-ci, et nous simplifions la réalité par des omissions, généralisations ou distorsions. Cette simplification du monde entraîne la création d'un certain nombre de croyances héritées ou créées. En fonction des objectifs, ces croyances sont aidantes ou limitantes. Repérer ses propres croyances n'est pas aisé puisqu'elles font partie intégrante de notre manière de regarder le monde. Y a-t-il des affirmations que vous tenez pour vrai depuis si longtemps que vous ne les remettez pas en question? Quel est pour vous le principal obstacle extérieur à la réussite de votre projet? Ne serait-ce pas une croyance?
Challenger 5 : la souffrance
Peut-être que la souffrance est le plus lourd de ces 4 challengers. D’abord parce qu’elle n’a rien de fictif, comme la peur qui est l’émotion déclenchée par une projection pessimiste ou une anticipation réaliste de l’avenir. Ensuite, parce qu’elle a une forte intensité, certainement plus que l’intensité de la fatigue, par exemple. Se battre contre la maladie, contre la douleur physique ou psychique est un combat réel et intense qui mobilise beaucoup de ressources. Les médecins et psychologues sont les seuls habilités à traiter ce challenger. Le coaching n’a pas pour vocation de soigner les personnes en souffrance, même s’il utilise les théories des sciences humaines comme la psychologie et s’il arrive que le coaching ait parfois un effet thérapeutique ce n’est pas son objectif premier.
À présent, vous disposez de nouvelles clés pour analyser ce qui se joue en vous. Vous pouvez vous amuser à déterminer quel est le challenger qui agit le plus dans votre cheminement et trouver le moyen de relever les défis que vous vous lancez.
H.C.C